Les sénégalais sont plus que jamais déracinés. De nos jours, les morts ne sont plus respectés. L’expression « perdre un être cher » semble être presque vidée de son sens et de sa charge émotionnelle. Les cérémonies familiales funéraires sont devenues maintenant des lieux de commérages pour certains pour d’autres des occasions pour faire de « nouvelles rencontres ». La compassion a fini de faire son deuil dans le cœur de beaucoup.
Déjà, les prières mortuaires n’attirent plus grand monde alors que juste à côté du lieu de prière, on retrouve une assemblée en train de tailler bavette dans une humeur qui jure d’avec la tristesse du deuil. Quel paradoxe ! Pourtant, ils sont tous venus pour compatir avec la famille, partager sa douleur et exprimer leur solidarité. Qu’attendent-ils à l’extérieur ? D’être servis ? En tout cas, on observe bien que tout le monde se disperse après le repas, pour revenir le lendemain. Et c’est la routine jusqu’au jour de l’enterrement. Est-ce une bonne manière d’apporter sa compassion ?
Pire, le jour de l’enterrement pourtant considéré comme le jour de la douloureuse séparation et de l’adieu définitif, c’est plutôt la fiesta. Aux cimetières, les appareils sont allumés, on filme les moindres faits et gestes et les pleurs sans se gêner de violer l’intimité du défunt. Tout est immédiatement exposé sur les réseaux sociaux quand ce n’est pas en direct.
Au retour des cimetières, l’ambiance à la maison mortuaire prend vite des allures d’une kermesse. Les préférences culinaires sont exprimées sournoisement ou sans gêne, les offrandes les plus « fournies » sont recherchées, le ton des discussions monte, accompagné d’éclats de rire, la boisson coule à flots… Les conditions sont alors réunies pour des retrouvailles jusque tard dans la nuit. Malheur aux familles qui organisent les obsèques de leurs défunts dans la matinée !
À y regarder de plus près, on peut également remarquer que l’organisation familiale des funérailles s’inscrit de plus en plus dans une logique de compétition pour déterminer la meilleure cérémonie funéraire familiale. Pourquoi une telle attitude ? Dans quel monde sommes-nous ?
Pourtant, ce n’est pas un mariage ni un baptême. Il s’agit de l’inhumation d’un être humain. Une perte pour la famille endeuillée qui la plupart du temps ne goûte même pas aux plats servis. Une situation qui suscite des interrogations. À qui la faute ?
À mon humble avis, les responsabilités sont partagées entre la famille éplorée et les personnes venues exprimer leur compassion et leur solidarité. Pourquoi ne pas faire dans la sobriété et éviter les grandes dépenses dans la restauration et les rafraîchissements ? Il n’est pas exagéré de considérer que les funérailles coûtent plus chères que les mariages, avec toutes ces dépenses exorbitantes à la charge de la famille du défunt. Pourquoi tout ce gâchis ?
Quand on sait que certaines personnes souffrent de leur vivant, peinant à se soigner ou à mourir dignement, il est triste de constater toutes ces dépenses effectuées à l’occasion de leurs funérailles. Aimons-nous vivants. Il est encore temps de se ressaisir.
Les fortes sommes d’argent consacrées à la restauration et au prestige peuvent servir à des demandes de messes pour le défunt ou à l’honorer par la construction d’une belle tombe (lieu sacré). La maison mortuaire n’est pas un lieu de rencontres, de divertissement ou de commérages.
Mon cri de cœur à l’endroit de mes frères et sœurs croyants.
Lagina Gomis

Merci Lagina pour cet interpellation, vraiment nous sommes entrain de perdre nos valeurs
Je partage ton avis ma sœur, les gens deviennent de plus en plus insensible à la peine et à la souffrance des autres. C’est triste mais il que nous soignons notre manière de penser. J’ai l’impression que c’est les fruits d’une manque de foi. La plupart des Hommes tiennent ces propos » damay doundé numa nékh fi bo déwé yay perte ».
Pour changer cela a mon avis il faut aller à la source. D’abord se soutenir moralement et financière quand ton prochain traverse des difficultés, quand ton prochain est malade aide le se soigner, fait de ton mieux pour l’aider quand il en a besoin. Mais n’attend pas qu’il meurt pour se faire voir en finançant les obsèques pour dire c’est mon frère, mon meilleur, ma maman, mon oncle…
Nous sommes chrétien et la plupart d’entre nous refuse de vivre l’évangile. Le problème de ton prochain doit être ton problème soutien le et tu le peux soit moralement, soit financièrement, soit dans la prière. Arrêtons de dire chacun pour sois Dieu pour tous.