Claude Coly, un jeune catholique au cœur de plusieurs engagements ecclésial, citoyen, social et environnemental dans sa localité

41 ans, marié et père de deux garçons, André Claude Hyacinthe Coly, de la paroisse Sainte Marie Madeleine de Mbao, est au cœur de plusieurs engagements sur le plan ecclésial mais aussi citoyen, social et environnemental au niveau de sa localité. Il mène actuellement une campagne de reboisement, dénommé « Quartier vert », pour planter devant chaque maison de son quartier un ou deux arbres. Habité par la passion de se mettre au service des autres pour les aider à participer au développement de leur localité, ce jeune catholique, licencié en Management des Projets de développement et actuellement Web Entrepreneur indépendant et Commercial, est également convaincu que « la jeunesse chrétienne doit s’engager activement dans le développement de notre pays. Et cela commence indéniablement au niveau de nos quartiers respectifs ». Dans cet entretien avec Fidepsost, il invite aussi les jeunes « à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales, pour qu’au moment venu ils puissent faire valoir leur droit et devoir de choisir leurs élus locaux ».   

Parcours et engagement ecclésial

Je suis de la paroisse Sainte Marie Madeleine et membre de la Communauté Ecclésiale de Base (CEB) Marie Immaculée. J’habite donc la Commune de Mbao, plus précisément au quartier Grand Mbao Ab Gokh. Je suis également membre de l’association « Les Amis du Carmel et Séculier au Carmel », et donc laïc consacré dans l’Ordre des Carmes Deschaux Séculiers (OCDS).

Depuis très jeune, j’ai toujours été attiré par le service, le désir d’aider et de faire améliorer les choses. Natif de Diamaguene et ayant grandi dans cette circonscription, j’ai débuté mon engagement à la paroisse Notre-Dame de la Paix où j’ai reçu les sacrements de l’Initiation chrétienne (Baptême, Confirmation et Eucharistie) et du Mariage.

Amoureux de l’Église et du chant choral, tout a commencé pour moi avec la chorale Saint Eugène de Mazenod en tant que membre fondateur en 2001. Cette chorale a la particularité de regrouper de jeunes issus de trois CEB que sont : la SAR, SICAP MBAO et la LGI MBAO et ses quartiers environnants. J’ai été président de cette chorale de 2006 à 2012. Au même moment j’étais responsable de la CEB de la LGI MBAO, donc membre du Conseil Pastoral Paroissial. Aussi de 2009 à 2012, je fus le président de l’amicale des jeunes de la grande CEB Saint Eugène de Mazenod. Je fus également membre fondateur du Comité Justice et Paix de la paroisse et c’est dans ce cadre que depuis 2000, avec la commission épiscopale Justice et Paix, j’ai eu à participé, en tant qu’observateur, puis superviseur, au processus électoral de toutes les élections majeures qui se sont déroulées dans notre pays. La dernière en date est celle de l’élection présidentielle de 2012 au cours de laquelle j’ai eu à superviser le vote dans les communes de Mbao et Diamaguene Sicap Mbao.

Ayant aménagé à Mbao depuis 2009, il m’a fallu trois années transitoires, pour me démettre de tous mes engagements antérieurs, pour ainsi pouvoir me consacrer pleinement à ma nouvelle paroisse Sainte Marie Madeleine de MBAO.

Ici à MBAO, j’ai trouvé une quasi-paroisse naissante en quête d’une nouvelle organisation, en arrivant. Donc très tôt, de nouveaux défis se sont présentés à nous. C’est ainsi que nous avons entrepris de « ressusciter » l’amicale des jeunes, dans notre CEB, puis la coordination des jeunes au niveau de la paroisse. J’ai eu à diriger respectivement ces deux structures, trois ans durant. Dieu merci, aujourd’hui toutes les deux se portent à merveille. Ces challenges relevés, je me suis engagé au niveau de ma CEB où j’occupe le poste de Secrétaire depuis 2015. Aussi, je suis membre du Conseil Pastoral Paroissial depuis 2015 et de la cellule de Communication de la paroisse.

Sur les plans citoyen, social et environnemental

Sur le plan de la citoyenneté, partout où j’ai été, j’ai eu à jouer ma partition du mieux que je pouvais. C’est ainsi que dans mon ancien quartier, j’ai été membre fondateur de l’ASC Mandela et représentant de ladite ASC à la ZONE 7.

Arrivé ici à Mbao, j’ai trouvé un environnement particulier, qui présentait beaucoup d’interpellations surtout au niveau environnemental. Cela n’a pas manqué de retenir mon attention. Car j’ai trouvé sur place des acteurs et associations qui œuvrent sur le domaine environnemental.

Géographe de formation et amoureux de la nature, j’ai naturellement pris langue avec ces différents acteurs et intégré certaines associations comme DIWANE G, par exemple, mise en place par l’artiste Leuz Diwane G, un acteur très engagé dans le domaine environnemental et social. Un autre acteur avec qui nous nous sommes liés d’amitié et sommes devenus partenaires est M. Guirane Diène, président du Club Nautique de Mbao et fervent défenseur de l’environnement. C’est ainsi qu’à Mbao avec ces derniers, j’ai eu à mener beaucoup d’activités citoyennes, entre autres, des opérations de Set-Settal, reboisements, sensibilisation, aménagement et embellissement d’espaces publics. Ma conviction est qu’en tant que citoyen nous n’avons pas le droit d’être spectateurs dans nos quartiers et aujourd’hui c’est ce qui explique mon engagement sur beaucoup de choses dans la cité.

Depuis mon arrivée à Mbao, j’ai participé à beaucoup de combats citoyens. En effet, mon quartier est une presqu’île qui se situe entre les deux bras du marigot et au bord de la Mer. J’ai tout de suite découvert que c’était un endroit paradisiaque. C’est pourquoi personnellement je me suis engagé dans la lutte contre les activités anthropiques qui occasionnent la dégradation de l’environnement. C’est dans ce sillage qu’avec des riverains et avec les acteurs susnommés, nous avons mis sur pied, l’association pour la sauvegarde du Marigot de Mbao dont j’ai l’insigne honneur d’être le Coordonnateur.

Parti du constat que les populations avaient fait du Marigot un dépotoir d’ordures, l’association s’est fixée comme objectif de le nettoyer et de sensibiliser en vue de valoriser cette richesse que constitue le marigot. Par ailleurs, je suis également membre d’une autre association dénommée Yessal Sunu Diwane qui s’active chaque samedi dans le nettoyage de la plage.

C’est dire qu’à Mbao, les défis environnementaux sont nombreux. Il y a plus d’un an maintenant, lorsque la forêt classée de Mbao avait été menacée par des prédateurs, il nous a fallu réagir vite pour faire face. Toujours avec la même team et d’autres associations ici à Mbao, nous avons mis sur pied la Plateforme pour le Développement Durable de MBAO, dont j’ai en charge la communication. Cette plateforme, au-delà de la préservation de la forêt classée, s’est également décidée à s’intéresser à tous les autres maux identifiés dans la commune. Dans ce cadre, nous avons initié beaucoup d’autres combats citoyens pour préserver les intérêts des populations de Mbao.

Avec cette Plateforme, nous nous voulons plus une force de proposition qu’autre chose. Ainsi nous pouvons avoir la satisfaction d’avoir fait bouger beaucoup de choses ici à Mbao. Mais avec nos autorités étatiques, rien n’est gagné d’avance. Aussi, beaucoup de problèmes demeurent encore et c’est par des initiatives citoyennes uniquement que nous pouvons espérer des solutions.

Avec Diwane G également nous avons eu à faire énormément d’activités sur le domaine environnemental et social. Nous travaillons actuellement sur un projet dans le domaine de l’économie circulaire qui concerne surtout le recyclage. L’environnement est vraiment une priorité pour moi car comme nous le recommande le pape François dans son encyclique « Laudato si » , il nous faut prendre soin de notre maison commune. C’est dans ce sens aussi qu’au niveau de mon quartier, j’ai initié un projet de quartier vert avec une campagne de reboisement avec comme objectif un ou des arbres devant chaque maison. Et c’est toujours en cours d’ici septembre.

Je suis également membre d’une association internationale créée en 2015 et enregistrée à Londres, France et ici au Sénégal. J’y suis également chargé de la communication et responsable du pôle Parrainage. L’association s’appelle My Medina Schools et elle intervient dans le domaine scolaire avec comme principal objectif : offrir des fournitures scolaires aux enfants des écoles primaires publiques de la Médina au départ et maintenant, un peu partout au Sénégal (Ziguinchor, Fatick, Touba, Tivaoune, Gorée etc…). Nous avons à notre actif plusieurs réalisations dont plus de 5500 enfants aidés jusqu’ici, des écoles et tables-bancs réfectionnés, des salles informatiques équipées, robinets et toilettes construits, matériel didactique acheté, et des enfants parrainés, pour ne citer que quelques exemples.

Appels et interpellations

Ma véritable passion est et restera toujours : aider les gens et participer au développement de ma localité. C’est l’occasion pour moi aujourd’hui, de lancer un vibrant appel à l’endroit de toute la jeunesse de mon pays et particulièrement la jeunesse chrétienne à s’engager activement dans le développement de notre pays. Et cela commence indéniablement au niveau de nos quartiers respectifs. En effet nous croyons fermement que le développement ne pourra partir que de la base. Donc c’est un impératif pour tous et surtout pour la jeunesse de s’intéresser activement aux affaires de la cité. Pour rappel, « la politique est l’art de gérer la cité ». C’est pour moi la transition parfaite pour inviter les jeunes à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales, pour qu’au moment venu, ils puissent faire valoir leur droit et devoir de choisir. Il est encore beaucoup plus important et judicieux de participer activement aux choix de nos élus locaux et c’est par là que je vais terminer, en invitant les jeunes à s’engager activement dans la politique. Cependant pas comme on le voit actuellement dans notre pays, mais plutôt au sens propre et noble du terme.

Fidespost