Année Saint Joseph : tout ce qu’il faut savoir sur les indulgences (Document)

A l ‘occasion de l’Année Saint Joseph, Abbé Robert Ali Dione revient sur les indulgences et répond à plusieurs questions. Qu’est ce qu’une indulgence ? Quelle est la différence entre pardon et indulgence, entre indulgence plénière et indulgence partielle ? Le Curé de la paroisse saint Augustin de Goudiry dans le diocèse de Tambacounda évoque aussi la question de l’acquisition des indulgences. Notamment, pour les vivants et les défunts.

Dans un contexte marqué par la Pandémie de Covid-19, le Pape François a fait à l’Eglise et au reste du monde, la belle surprise d’une Lettre Apostolique « Patris corde » (avec un cœur de père). Cette Lettre Apostolique marque le 150ième anniversaire de la proclamation de Saint Joseph comme Patron de l’Église universelle par le Pape Pie IX depuis 1870. À l’occasion de cet anniversaire du glorieux Saint Joseph qui gouverna, avec l’autorité d’un bon père de famille, la divine maison de Nazareth, le Pape François nous fait la grâce de vivre une Année Saint Joseph. Elle a commencé le 8 décembre passé et va être clôturée le 8 décembre 2021. Cette Année sainte permet aux fidèles de recevoir des Indulgences spéciales liées à la figure de St Joseph, « Gardien de la sainte Famille ».

Une année sainte est toujours une occasion où l’église accorde aux fidèles l’indulgence qui en est un élément constitutif. L’indulgence est accordée en général lors d’occasions spéciales telle une année sainte ou jubilaire, des rassemblements comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), Journée des malades, de rencontre des familles etc. Les indulgences sont ainsi habituellement liées à la pratique d’une Année sainte, d’un Jubilé. Le Pape St Jean-Paul II déclarait au numéro 9 de la Bulle d’indiction du grand Jubilé de l’an 2000 du 29 novembre 1998 que « l’indulgence est un des éléments constitutifs de l’événement jubilaire ». 

Pour cette Année St Joseph, afin de réaffirmer l’universalité de St Joseph comme Patron de l’Église universelle, la Pénitencerie apostolique a détaillé, dans un Décret, les conditions auxquelles les fidèles peuvent bénéficier des indulgences marquées par la figure de St Joseph. Ces conditions sont de deux ordres : celles dites habituelles ou ordinaires et en outre les situations, non cumulatives, dans lesquelles les baptisés peuvent obtenir l’Indulgence en participant à l’Année saint Joseph. C’est ainsi que la Pénitencerie apostolique, en accord avec le St Père, précise ces situations ; à savoir : méditer sur saint Joseph, accomplir une œuvre de miséricorde, prier en famille ou entre fiancés, confier son travail à l’Artisan de Nazareth, prier pour l’Eglise persécutée, reconnaître l’universalité de saint Joseph, sans oublier les victimes de la crise sanitaire. Ce Décret de la Pénitencerie apostolique s’achève par une exhortation aux prêtres en cette Année sainte.

Dans notre approche du sujet relatif aux indulgences de cette Année Saint Joseph, nous nous emploieront dans un premier temps à préciser qu’est-ce qu’une Indulgence pour ensuite nous accorder aux conditions et situations d’acquisition de ces Indulgences.

I – QU’EST-CE QU’UNE INDULGENCE ?

Disons avant tout que le mot indulgence vient du latin « indulgere », qui veut dire « accorder ». Le Code du Droit canonique de 1983 au canon 992 et le catéchisme de l’Église catholique au § 1471, § qui est suivi d’une explication, définissent ainsi l’indulgence ; « L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé, obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la Rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des Saints ».

Cette définition de l’indulgence est tirée de l’encyclique « Indulgentiarum doctrina » du Pape Paul VI. Ainsi, d’après le catéchisme de l’Église catholique, « l’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée (…) ». A ce titre, l’indulgence est la réparation (…) de la peine temporelle pour les péchés déjà pardonnés par le Baptême ou le Sacrement du Pardon. La définition que nous donnent le Code du Droit canonique et le catéchisme de l’Église catholique fait clairement une distinction entre le pardon des péchés et l’indulgence. Arrêtons-nous sur cette différence pour mieux cerner ces deux notions.

  1. Distinction entre Pardon sacramentel et Indulgence

Dans l’Église, le Pardon sacramentel est en rapport à la faute ; donc en lien avec le Sacrement du Baptême ou celui de la Pénitence qui tous deux pardonnent le péché. Quant à l’indulgence, elle est avant tout Indulgence de Dieu. Elle ne se mérite pas, elle est pur Don gratuit de la Divine Miséricorde. Toutefois, les indulgences recouvrent une autre réalité. Le pardon des péchés commis après le Baptême se développe également après sa célébration. L’homme doit être « guéri » des conséquences négatives que le péché a produites en lui. La tradition théologique appelle cela « peines » ou « résidus » du péché. Parler de peines après le Pardon sacramentel pourrait sembler peu cohérent. Mais, l’Ancien Testament nous démontre qu’il est normal de subir des peines réparatrices après le pardon. En Exode 34, 6-7, il est dit que « Dieu est tendresse et pitié mais ne laisse rien impuni ». Dans le deuxième livre de Samuel, Dieu pardonne au Roi David  son grave péché (cf. 2 Samuel 12, 13) mais non la suppression du châtiment annoncé (cf. ibid., 12, 11 ; 16, 21). La peine temporelle exprime la condition de souffrance du pécheur pardonné mais qui est encore marqué par ces « résidus » du péché, qui ne le rendent pas totalement ouvert à la Grâce. Pour sa guérison complète, il reste encore à ce pécheur pardonné d’entreprendre un chemin de purification pour atteindre la plénitude du Bonheur auprès de Dieu.

C’est sur ce chemin précisément que la Miséricorde de Dieu vient à la rencontre du pécheur pardonné grâce à des aides particulières. Parmi ces aides particulières, les indulgences constituent des moyens de grâces pour la réparation totale des « peines temporelles» ou « résidus » du péché par la Grâce de la Rédemption, à travers le ministère de l’Église. Dans le Baptême ou le Sacrement du Pardon, le péché est effectivement pardonné. Mais il reste le désordre causé par le péché, ce qu’on appelle la « peine » ; désordre qui nécessite réparation, qui donne lieu à une « pénitence » que le pécheur pardonné accomplit après avoir reçu le Pardon sacramentel. C’est ainsi que lorsque vous allez à la rencontre de la Miséricorde de Dieu en rencontrant un prêtre dans le Sacrement du Pardon, deux choses sont à différencier : le Pardon sacramentel que donne le prêtre au nom de la sainte Église et la Pénitence qu’il donne après une exhortation et avant l’absolution. Voilà pourquoi, il est important que le prêtre donne une pénitence à accomplir. Vous pouvez donc noter que l’indulgence ne concerne que les péchés pardonnés. C’est dire que la Confession est un préalable pour obtenir l’indulgence. Au-delà du Sacrement du Pardon reçu, l’indulgence est un moyen pour guérir des séquelles de la faute pardonnée par l’entremise du prêtre, ministre de la Divine Miséricorde de Dieu.

Ainsi, l’Indulgence est en lien avec la réparation des effets de la faute commise et pardonnée par le Sacrement du Pardon ou celui du Baptême. Voilà pourquoi le prêtre doit toujours donner une pénitence à faire ou à dire, malgré l’absolution. Cette pénitence, comme l’indulgence, a pour finalité la réparation de la douleur ou peine causée par le péché, d’enlever définitivement la peine temporelle du péché. C’est en cela que les indulgences sont des trésors que l’église met à la disposition des fidèles, des mérites de la Rédemption opérée par et en Jésus Sauveur, qui a souffert pour nous sur la Ste Croix. Cependant, nous dit le glorieux St Paul en 2 Co 4,7a, ces trésors nous les portons dans des vases d’argile. Ils soulagent les âmes, les délivrent des peines dues aux péchés. En ce sens, nous lisons en Is 53, 5 « il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités, le châtiment qui nous donne la Paix est tombé sur Lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris ». Le glorieux Apôtre St Paul, encore lui, ne dit pas autre chose aux chrétiens de Rome quand il écrit en Rm 5, 8 : « Jésus est mort pour payer le prix de tous nos péchés ». Nous avons cette autre belle expression de l’invocation au chemin de Croix : « Tu as racheté le monde par ta sainte Croix » résumé en saint Jean 3, 13-17 : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ».

S’il est vrai que le Sacrement de la Miséricorde et celui du Baptême pardonnent la faute commise, subsiste la peine temporelle remise dans la vie présente ou après la mort pour l’âme, en état de grâce, qui séjourne encore au Purgatoire. Par la Rédemption opérée en Jésus, l’Indulgence permet la remise devant Dieu de cette peine temporelle due au péché déjà pardonné dans le Sacrement de la Miséricorde quant à la faute commise ou même omise. Cette indulgence le fidèle la reçoit par l’intermédiaire de l’Église qui la puise dans le trésor de la foi en Jésus Rédempteur. Pour nous aider à mieux comprendre ce qu’est l’Indulgence, Mgr Perrier, évêque émérite de Lourdes, lors du Jubilé de l’an 2000, avait pris la comparaison avec un grave incendie. L’incendie détruit le bâtiment ; il faut éteindre le feu, cause de cette destruction. C’est le rôle du Sacrement du Pardon. Mais l’incendie laisse d’autres traces. Après le passage du feu, il faut nettoyer le site inondé, il faut réparer les dégâts, racheter ce qui a été perdu ou endommagé, etc. Telles sont les peines temporelles et l’indulgence qui les efface.

Les indulgences ne sont donc pas sans effets sur une âme. L’âme qui commet une faute offense Dieu. En effet, nos péchés blessent Dieu. D’où la nécessité de la réparation suite à la faute commise ou omise. L’âme qui pèche encoure « de facto » une peine. Nous savons par exemple que dans la vie civile, à chaque infraction pénale correspond une sanction pénale. La loi dirait : Faute – préjudice – réparation pour rétablir une injustice commise. Toutefois, la peine ou sanction ne doit pas être disproportionnelle par rapport à l’infraction commise (crime, délit et contravention). Par exemple, un crime est plus grave qu’un délit, comme la contravention est moindre comparée à un délit. Ainsi comparé, plus l’infraction est grave, plus la sanction est lourde. En conséquence, le Juge ne punira pas de la même peine par exemple un orphelin qui a volé un morceau de pain parce qu’il avait faim, qu’un milliardaire qui commet un crime pour accroitre ou préserver sa richesse.

Dans l’Église, lorsque le péché est grave, ce qu’on appelle le péché mortel, alors la peine liée à une telle faute est proportionnelle au péché. Mais ne perdons pas de vue qu’en Dieu, sa Justice est Miséricorde. En Saint Jacques 2, 12-13, nous lisons à e sujet que « le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement ». D’où cette possibilité offerte au pécheur de réparer la conséquence qu’est la peine occasionnée par la commission de la faute, quelle qu’en soit la gravité, excepté le péché irrémissible que l’évangile appelle le péché contre l’Esprit Saint, appelé aussi blasphème qu’on retrouve dans les trois évangiles synoptiques : « Quiconque aura parlé contre l’Esprit saint, cela ne lui sera remis ni en ce monde, ni dans l’autre. » (Mt 12, 31–32 ou Mc 3, 22-30).

Deux choses donc à retenir concernant le péché :

  • La faute est une offense à Dieu qui blesse son amour pour nous.

  • La commission du péché même pardonné, fait encourir une peine temporelle proportionnelle à la faute qui nécessite réparation.

C’est dire que le Sacrement du Pardon pardonne la faute à l’âme qui l’a commise ; mais reste la réparation de la peine due au péché. Cette réparation de la peine est possible sur terre par nos sacrifices ou pénitences ; si cela n’a pas été fait sur terre avant de mourir, cette peine devient une dette que l’âme emporte au Purgatoire ; Heureusement que grâce aux indulgences ou Messes demandées pour cette âme, la dette qu’est cette peine temporelle peut être remise ou effacée. Et comme exprimé ci-dessus, plus la peine est lourde parce que proportionnelle à la faute, plus le temps de réparation peut être long parce que proportionnelle à la faute aussi ; ainsi les indulgences ou Messes demandées pour les âmes du Purgatoire sont comme des accélérateurs pour écourter le temps de séjour de ces âmes en ce lieux de pénitence, en effaçant les peines liées aux péchés pardonnés. C’est pourquoi, les indulgences ou Messes demandées pour les âmes du Purgatoire sont des remèdes extraordinaires pour faire quitter du Purgatoire une âme pour le Paradis.

Dit sous forme de symbole, les indulgences permettent à l’âme d’obtenir le Visa pour le Paradis avec la possibilité de voyager en première classe pour accéder à la Béatitude éternelle auprès de Jésus à la droite du Père éternel. Vous voyez alors l’importance que revêtent les indulgences pour le Salut éternel de l’âme du vivant ou du défunt. Sachons-le bien : les âmes qui sont déjà au Purgatoire ne peuvent malheureusement plus rien faire pour elles-mêmes ; voilà pourquoi, nous, encore vivants sur terre, avons une grande responsabilité et le grave devoir de ne jamais oublier les âmes du Purgatoire. En conséquence, les indulgences ou Messes demandées pour nos défunts ont une importance de premier ordre pour les âmes du Purgatoire. Les âmes de ces fidèles défunts sont donc passives ; elles ne peuvent en réalité plus rien demander pour ou par elles-mêmes ; elles ne font que subir leur peine temporelle ; elles ne sont plus capables de faire pénitence ou d’accomplir de bonnes actions. Elles ne peuvent même plus prier pour obtenir la rémission de leur dette de peine temporelle. En conséquence, sur terre, nous devons être les acteurs non seulement de notre sanctification mais aussi de leur purification. Au Purgatoire, l’âme du fidèle défunt ne pouvant plus rien faire par et pour elle-même, c’est progressivement que le Feu, Symbole de l’Esprit Saint, purifie totalement de sa dette de peine, celle ou celui dont l’âme séjourne encore au Purgatoire.

Puisque la sainte Église nous assure que les indulgences ou Messes demandées pour nos défunts sont des moyens efficaces de libération et de réparation, ayons à cœur de prier autant que faire se peut pour celles-là et ceux-là qui nous ont devancé à la Maison du Père comme destination finale. Nous devons être sur terre les actrices ou acteurs de cette importante mission d’oraison. Nous pouvons alors user avec générosité de ce pouvoir inestimable que donne la sainte Église aux baptisés pour eux-mêmes mais également au profit des âmes du Purgatoire pour leur libération définitive au moyen des indulgences. Ceci est d’autant plus urgent pour celles qui souffrent ; comme l’exprime si bien cette belle invocation de la prière du chapelet pour les âmes du Purgatoire : « spécialement pour les âmes du Purgatoire qui ont le plus besoin de Ta sainte Miséricorde ».

Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser à l’attitude du Maitre créancier, image de Dieu, Père de Miséricorde, avec le débiteur impitoyable dans la Parabole de l’évangile en Mt 18, 21-35. La demande suppliante du débiteur à son Maitre lui a valu d’être libéré de sa lourde dette. C’est ainsi que les âmes du Purgatoire nous sont reconnaissantes de nos prières et supplications pour elles afin de les aider à se libérer de leur dette, à la réparation de leur peine temporelle au moyen des indulgences entre autres. Ainsi, dans le cadre de la Communion des saints, elles seront pour nous reconnaissantes en intercédant pour nous du haut du ciel, une fois en présence de la Gloire éternelle du Père de Miséricorde. N’hésitons donc pas à être de fervents partisans de la dévotion pour les âmes du Purgatoire avec ces moyens privilégiés que sont les indulgences que nous donne la sainte Église ; surtout pour les âmes qui, en particulier, sont en souffrance dans le feu du Purgatoire. N’oublions donc jamais nos morts afin que le séjour de celles et de ceux qui séjournent encore au Purgatoire n’y reste pas longtemps, grâces à ces trésors précieux de la sainte Église que sont les indulgences.

  1. Précision de notions : Indulgence partielle et plénière

Dans l’Église catholique, l’indulgence est la rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle due au péché déjà pardonné. C’est dire que l’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché. L’indulgence est ainsi, telle une arme de guérison de la blessure causée par le péché, une arme de cicatrisation, de reconstruction du croyant vivant ou de l’âme du défunt au Purgatoire ; une arme de guérison soit définitive ou pas totale. Mais une guérison, parce que le Christ a pris sur Lui nos peines et blessures. Par les mérites de sa Passion, nous sommes sanctifiés ; sur la Ste Croix, il a expié nos fautes.

L’indulgence est dite plénière lorsque la peine temporelle due pour le péché est totalement remise. Elle est partielle par contre lorsque son efficacité est fonction ou dépend de la bonne disposition de celui qui la reçoit. Une indulgence partielle réduit la peine temporelle d’une personne, tandis qu’une indulgence plénière l’enlève totalement. L’indulgence est donc partielle ou plénière selon qu’elle libère totalement ou en partie de la peine temporelle due au péché. Entendons alors par indulgence plénière la grâce offerte par Dieu. Elle est réparation, effacement du désordre causé par le péché.

Faisons alors bien attention : si notre peine temporelle n’est pas déjà remise sur terre, c’est au moment de notre mort que se révèlent à nous cette dette de peine temporelle à réparer. En pareille circonstance, c’est à nous vivant encore sur terre que revient alors le grave devoir, par le suffrage de nos prières, au moyen des indulgences ou Messes demandées, que les âmes du Purgatoire peuvent être délivrées de leur peine temporelle. Notons également que, c’est de notre vivant que l’indulgence, précieux trésor de la sainte Église, mise à la disposition du baptisé, peut effacer la peine temporelle de l’âme due au péché même pardonné. Et plus nous avons de péchés, plus la peine temporelle de l’âme est grande. Si alors nous bénéficions de l’indulgence plénière, alors elle efface notre peine temporelle si grande soit-elle.

Pareille pour nos défunts, l’indulgence partielle n’efface qu’une partie de la dette de peine de l’âme du Purgatoire. Mais si l’indulgence est plénière, alors l’âme du défunt est libérée de toute sa dette de peine temporelle non encore réparée due à ses péchés commis de son vivant. Voilà pourquoi, les indulgences sont un bien spirituel inestimable, une merveille à la fois pour les vivants et pour les âmes du Purgatoire. Dit autrement, l’indulgence libère seulement de la peine temporelle du péché et non de la peine éternelle c’est-à-dire de la privation de la vie éternelle, de la communion avec Dieu.

  1. Distinction: Peine temporelle et Peine éternelle

Le Code du Droit canonique de 1983 et le catéchisme de l’Église catholique utilisent l’expression « peines temporelle ». Il nous faut faire une précision ; il y une différence entre peine temporelle et peine éternelle ou damnation éternelle. La peine temporelle s’oppose à celle éternelle. La commission de tout péché entraine une double conséquence. Le pécheur qui ne s’est pas repenti de sa faute se sépare de la communion avec Dieu pour toute l’éternité. C’est là la peine dite éternelle qui prive au pécheur non repenti de la béatitude éternelle. La peine temporelle par contre est une peine expiatoire sur cette terre ou au Purgatoire ; elle empêche au pécheur pardonné de rentrer directement au Paradis et à contrario d’aller en enfer. C’est par l’application de l’Indulgence au vivant ou au défunt que se fait la réparation de cette peine temporelle. C‘est-à-dire que l’Indulgence est un moyen sûr de purification de la conséquence du péché qui perdure même après la mort. Nous devons en effet être purifiés pendant notre vie terrestre ou après la mort dans le Purgatoire. 

Voilà pourquoi, le catéchisme catholique présente la peine temporelle comme un processus de purification, une dette spirituelle qui doit être expiée, soit par la personne elle-même ou indirectement par quelqu’une ou quelqu’un d’autre. L’Indulgences fort heureusement permet la remise de la peine temporelle due au péché  (pour soi-même ou pour l’âme du défunt pardonné). Notons toutefois que les indulgences ne concernent que la peine temporelle, c’est-à-dire pour quelqu’une ou quelqu’un qui se trouve dans le Purgatoire ou qui est encore en vie et dont l’âme est dans un état de grâce. Les indulgences ne concernent donc pas la peine éternelle qui, répétons-le, est la séparation éternelle d’avec Dieu pour une souffrance pour toujours en enfer. En somme, il faut distinguer trois moyens pour faire disparaitre la peine temporelle

  • La purifier dès ici-bas à travers la pénitence (acte de miséricorde ou prière par exemple) ; d‘où l’importance d’accomplir la peine que donne le prêtre à la confession pour réparer les conséquences dues aux péchés ;

  • Le deuxième moyen, au Purgatoire où l’âme du défunt purifié de ses fautes peut bénéficier du suffrage des vivants pour être délivré de la peine temporelle.

  • Le troisième moyen : les indulgences plénières ou partielles.

Comment acquérir l’Indulgence plénière ou partielle ?

II – CONDITIONS D’ACQUISITION DES INDULGENCES

Nous savons que le baptême et la confession remettent les péchés aux pénitents. Mais le Baptême et la Confession ne réparent pas les conséquences temporelles des fautes. Il est des moments ou des circonstances où la réparation est quasi impossible : exemple la calomnie dont est victime une personne innocente. Quelles que soient les paroles contradictoires que l’on peut dire à son propos pour réparer, le mal est fait.

Que faire en pareille cas lorsqu’il n’y a pas de réparation possible ? L’Église y a réfléchi longtemps.

  1. Conditions ordinaires et particulières

Un épisode de la vie de saint Philippe Néri nous édifie pour mieux saisir ce que recouvre peine temporelle. Que faut-il entendre par ce vocable peine temporelle : « Une femme est allée se confesser et a confessé avoir médit ». Mais « le saint, qui était joyeux, bon, également peu regardant, lui dit : “Madame, comme pénitence, avant de vous donner l’absolution, allez chez vous, prenez une poule, plumez-là et ensuite allez dans votre quartier et semez les plumes de la poule, puis revenez” ». Le jour suivant, « la dame est revenue : “Je l’ai fait, mon père, voulez-vous me donner l’absolution ?” ». La réponse de saint Philippe Néri est éloquente : « Non, il manque quelque chose, Madame, allez dans le quartier et ramassez toutes les plumes » car « c’est cela la médisance : salir l’autre ». De fait, « celui qui médit, salit, détruit la réputation, détruit la vie et bien souvent sans raison, contre la vérité ».

Vous comprenez bien que le péché produit sur l’âme le même effet que la médisance sur la réputation de l’innocent ou innocente. . Avec la Confession, la faute est pardonnée, les effets ou la conséquence du péché subsistent : celui qui par exemple confesse que ah ! Mon Père, j’ai volé une « corde » (dans le milieu rural comprendre j’ai volé une chèvre) ; si la chèvre est déjà consommée, elle ne peut plus être restituée vivante par le voleur. C’est le cas pour celui qui a mangé une glace volée. Il n’est plus possible de rassembler les plumes de la poule, de retirer du ventre du voleur la viande consommée ou la glace volée. Le propriétaire ne peut plus recouvrer son bien, sa propriété. Voilà pourquoi, dans notre contexte, l’indulgence permet de réparer les effets ou conséquences du mal commis bien que pardonné.

Les séquelles du péché pardonné se guérissent au Purgatoire après la mort, avant l’accès à la Béatitude bienheureuse. L’indulgence acquise pour nous-mêmes ou pour des défunts permet la réparation de la peine temporelle. En vertu de la communion des Saints, les indulgences nous permettent d’être solidaires des âmes du purgatoire. L’indulgence permet au pécheur pardonné ou à l’âme du défunt au Purgatoire de se dépouiller du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau ; « il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement et revêtir l’Homme Nouveau, qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Ep 4, 22 – 24). Ainsi, le Purgatoire devient pour l’âme du défunt une sorte « vestiaire » avant son entrée solennelle au Paradis. C‘est ainsi qu’à l’étape du Purgatoire, il y a avec les Saints, un lien de communion, un lien d’amour ; d’où l’importance de la Communion des Saint du Credo de la foi de l’Église. En cela, nous percevons mieux l’importance du suffrage de nos prières pour les âmes du Purgatoire pour qu’elles bénéficient de l’indulgence afin d’être purifiées de ses peines temporelles : que par la Miséricorde de Dieu reposent en Paix, demandons-nous pour nos défunts qui séjournent encore au Purgatoire.

Dès lors qu’il y a péché, il y a donc réparation à prévoir. Les indulgences sont au nombre des moyens que retient l’église. L’indulgence est demandée à travers des exercices de piété. Elle est reçue dans la communion des Saints qui ne cessent de d’intercéder pour que soit accueillie la divine Miséricorde, sur la terre comme au ciel. L’indulgence permet à tous les croyants de prendre part au bénéfice de la Rédemption du Christ pour rejoindre le bonheur éternel. Au Canon 994, le Code du Droit canonique stipule que : « Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts ». A Rome, c’est la Pénitencerie Apostolique qui a en charge les indulgences. Toutefois les indulgences partielles peuvent être concédées par l’autorité épiscopale alors que indulgences plénières sont réservées à la Pénitencerie apostolique en accord avec le St Père. C’est donc par le canal de l’Église qu’est « dispensé » le trésor que constituent les indulgences, moyens de grâces et de sanctification. En l’Audience Générale du Mercredi 29 septembre 1999 le Pape St Jean-Paul II disait que « Jésus crucifié est la grande « indulgence » que le Père a offerte à l’humanité, à travers le pardon des fautes et la possibilité de la vie filiale (cf. Jean 1, 12-13) dans l’Esprit Saint (cf. Galates 4, 6 ; Romains 5, 5 ; 8, 15-16) ».

L’Indulgence est donnée par l’Église en vertu du Christ qui nous a obtenu l’expiation de nos fautes et peines et qui a donné ce pouvoir à l’Église. Pour ce qui est de sa raison d’être, l’indulgence trouve son origine dans le pouvoir de lier et de délier confié par Jésus à St Pierre donc à l’Église (cf. Mt 16, 19). Les indulgences nous indiquent que l’Église est un puits de trésors de grâces où nous sommes invités à puiser gratuitement pour soulager les âmes dans leurs misères : « même si vous n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez; venez, achetez sans argent, sans payer » (Is 55, 1). Ainsi, les indulgences, trésors confiés à l’Église par le Christ, s’obtiennent par l’Église (de St Pierre) qui intervient en faveur des fidèles ; Elle propose à tous les trésors des mérites du Christ et des Saints pour obtenir la remise des peines temporelles due à leurs péchés. L’Église nous donne ainsi les indulgences comme des trésors ou moyens efficaces pour obtenir des grâces particulières. L’Église ne pense pas seulement venir en aide aux seuls fidèles encore en pèlerinage sur la terre mais aussi aux fidèles défunts en vue de la purification de leur peine temporelle. Cela passe entre autres moyens de grâce par les Indulgences.

Nous le savons, les péchés sont vraiment pardonnés par le Seigneur. Toutefois, le pénitent est tenu d’effectuer la Pénitence qui permet la réparation. Le péché ou la faute est enlevée par le Sacrement du Baptême ou du Pardon, mais la séquelle du péché demeure, avons-nous dit plus haut. Pour nous aider à mieux saisir cela, prenons l’exemple du péché originel : nous ne l’avons pas commis, mais nous en subissons les conséquences. Une indulgence nous dévoile la manière d’agir de Dieu : Il réordonne toute l’histoire, toute notre histoire selon son amour. Le vocable d’ « indulgence » porte en français une connotation de faiblesse qui est étrangère avec la réalité de ce que Dieu opère en nous. L’indulgence nous redit la proximité du Royaume en vivant, dès à présent, de la plus importante des réalités terrestres et célestes: « Maintenant demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité » (1Co 13, 13).

Pour bénéficier des indulgences, il y a des conditions ordinaires et la démarche de l’indulgence à faire qui est indiquée par la Pénitencerie Apostolique. Ces conditions de réception des Indulgences consistent à faire ou à poser des actes concrets. Bénéficier d’une indulgence, c’est éprouver avec reconnaissance l’heureuse disproportion entre notre petitesse et la grandeur de Dieu qui peut remettre l’humanité dans sa Grâce (Cf. Prière eucharistique pour la réconciliation I).

Pour obtenir ou bénéficier les indulgences, tant plénières que partielles, il faut, au moins avant d’accomplir les dernières exigences de l’œuvre indulgenciée, que le fidèle soit en état de grâce. L’indulgence plénière ne peut être obtenue au maximum qu’une fois par jour. Outre l’état de grâce, il est nécessaire que le fidèle se conforme aux conditions ordinaires que nous détaillons ci-après :

  • Etre baptisé et en communion avec l’Église

  • Refus du péché ou détachement total du péché même seulement véniel; c‘est à dire avoir la volonté de ne pas retomber dans le péché, de rester dans l’amitié de Dieu ; « la ferme résolution de ne plus t’offenser » selon l’expression de l’acte de contrition.

  • Etre en état de grâce pour recevoir les indulgences ; c’est-à-dire Se confesser sacramentellement de ses péchés avant ou après l’œuvre indulgenciée ;

  • Recevoir la Sainte Eucharistie avant ou après le jour où j’accomplis l’indulgence (il est certes mieux de la recevoir en participant à la Messe; mais, pour l’indulgence, seule la sainte communion est nécessaire);

  • Prier aux intentions du Souverain Pontife.

Ces conditions ordinaires sont à distinguer de celles particulières non cumulatives pour gagner l’indulgence.

  • Accomplir les actes ou prière demandés par la Pénitencerie apostolique dans le temps prescrit. Ces conditions particulières sont indiquées et détaillées dans le Décret de la Pénitencerie apostolique.

  1. Notion de Pardon et celle de réparation

Il faut faire la différence entre le Pardon et la réparation. La réparation se fait par de bonnes actions d’amour, des sacrifices ou une prière indiquée dans les indulgences définies par la Pénitencerie apostolique à travers un Décret en accord avec le Souverain Pontife, avons-nous déjà dit. Cette réparation a lieu sur terre ou si ce n’est le cas, elle peut être demandée pour les âmes du Purgatoire qui ne peuvent plus rien faire d’elle-même, avons-nous dit. La réparation permet de rétablir le désordre causé par la commission du péché. La réparation concerne la peine temporelle dues au désordre causé par la faute ; cette peine temporelle peut être réparée déjà sur terre ou au Purgatoire par les vivants. L’indulgence répare la peine temporelle qu’a causée le péché, elle répare et restaure le pécheur pardonné pour son harmonie.

Notons bien que l’indulgence n’est pas pour la peine éternelle ; la personne qui fait le choix de la damnation éternelle de par son choix de vie, se prive de toute possibilité de Rédemption. Ce qui diffère de la peine temporelle ; d’où l’importance des indulgences pour le vivant et pour les âmes du Purgatoire. Car ; il n’a pas de passage possible de l’enfer au purgatoire ; du purgatoire non plus, on ne peut passer en enfer ! Le purgatoire est pour l’âme une sorte de vestiaire comme indiqué plus haut pour revêtir l’habit de Noce pour l’entrée solennelle au Paradis, l’âme « pure comme l’or » (Jb 23, 10).

Que comprendre par le feu de la purgation ou du Purgatoire ? Dans la Bible, le feu est souvent associé à la destruction et à la disparition totale (cf. Sodome et Gomorrhe ; Gn 19, 24 – 25 ; Lc 3, 9 ; He 10, 26 – 27 ;  2 Pi 2, 6 ; Jg 1, 8 ; 2 Chr 36, 19), à la condamnation à la géhenne ou seconde mort (Ap 20, 14) ou à la purification car le symbole du feu c’est l’image de l’Esprit Saint qui purifie ;  « le feu de l’Esprit », énergie vivificatrice au contraire du « feu de la géhenne » évoqué en Mt 18, 8-9, feu qui ne s’éteint pas, symbole de toute personne qui ne s’est pas laissé purifier (cf. Is 66, 24 ; Jdt 16, 17 ; Si 7, 17 ; So 1, 18 ; Ps 21, 10, etc.). C’est le prophète Jean Baptiste qui fait le lien entre l’Esprit-Saint et le feu : « Il vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu » dit le Baptiste (Mc 3, 11). Mais déjà dans l’Ancien Testament (AT), le langage biblique présentait le feu comme le moyen utilisé par Dieu pour purifier les consciences (cf. Is 1, 25 ; 6, 5-7 ; Za 13, 9 ; Ml 3, 2-3 : Si 2, 5, etc.).

Dans l’Ancien Testament, on parle plusieurs fois du feu du ciel qui brûlait les offrandes présentées par les hommes. Voilà pourquoi, les offrandes de Messe à l’autel du Sacrifice de la Nouvelle Alliance éternelle sont importantes pour les âmes du purgatoire encore marquées ou frappées de la peine temporelle pour leur entrée définitive dans le Royaume de Dieu : «  j’habite parmi des gens qui soufflent des flammes » dit le Psalmiste (Ps 57, 5). Comme l’écrit saint Paul aux Romains: Baptisés dans le Christ Jésus, nous avons donc été ensevelis avec lui pour vivre aussi dans une vie nouvelle (Rm 6, 3- 4). Au Purgatoire, l’Esprit-Saint est ainsi « un feu purificateur » (Ml 3, 2) à l’instar de l’or qui doit passer par le feu pour être libéré de toutes ses impuretés (1 Pi 1, 2.6.7). Esprit-Saint, feu d’amour du Ciel, Don du Christ venu pour allumer ce feu sur la terre (cf. Lc 12, 49), qui descend (Ac 2, 3) sur le pécheur pardonné ou dans l’âme du défunt du Purgatoire aux moyens des Indulgences ou d’une messe célébrée : Le prêtre offrira sur l’autel une offrande agréable à Dieu (Lv 1, 9)  alors le feu brûlera constamment sur l’autel, il ne s’éteindra pas (Lv 6, 6) ; un feu tel au buisson ardent qui brule la peine temporelle de l’âme du défunt au Purgatoire sans pour autant la consumer (Ex 3, 2) ou comme pour Shadrak, Méshak et Abed-Nego dans la fournaise ardente (Dn 3, 19 – 26). Les offrandes de Messes pour les âmes du Purgatoire montent jusqu’à Dieu et cela Lui et agréable.  

  1. Acquisition pour les vivants et pour les défunts

L’indulgence offre au pécheur pardonné les moyens de s’acquitter au cours de sa vie terrestre de la dette de sa peine temporelle. Rappelons que le Sacrement du Pardon n’enlève pas la peine temporelle due au péché. Cette peine temporelle peut être purgée sur terre par des actes de foi et de charité (actes de réparation) ou pour l’âme qui est au purgatoire, par le suffrage d’un vivant au moyen de la célébration de l’Eucharistie ou des indulgences. Si ces actions ne sont que partiellement remplies ou que le fidèle n’a pas les dispositions de cœur requises, l’indulgence n’est que partielle. L’indulgence ne peut être appliquée qu’à soi-même ou aux « âmes du Purgatoire » par mode de suffrage, et non à d’autres personnes vivantes, mais elles ne sont pas applicables à d’autres personnes vivant sur terre.

L’indulgence que l’on reçoit lorsque l’on est vraiment dans le regret de sa faute, (après la confession des péchés, la participation à la messe et la prière aux intentions du Pape), est alors plénière donc, remet la peine temporelle du péché (les « résidus » du péché ou les conséquences pratiques du péché).

Conclusion

Le Glorieux Apôtre St Paul écrit ceci aux chrétiens de Romains (au 8, 24) et donc à nous aussi aujourd’hui : « Nous sommes sauvés, mais en espérance ». La doctrine des indulgences trouve son fondement dans l’Ecriture pour l’entrée définitive des baptisés en présence de Dieu. Grâce aux indulgences, les âmes du Purgatoire, dans le cadre de la communion des saints, peuvent bénéficier de la béatitude éternelle auprès du Père éternel. Rappelons–nous qu’en 2 Maccabées 12, 44 – 45 : « si Judas Macchabée n’avait pas espéré que les soldats morts au combat dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts (…) il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts afin qu’ils fussent délivrés de leurs péchés ». Le schéma devient ; Péché / Pardon sacramentel avec la pénitence à accomplir / Réparation au moyen d’une indulgence répondant aux conditions ordinaires en plus des actions ou prière, déterminées par la Pénitencerie dans un temps déterminé (pour les vivants sur la terre ou pour une âme du Purgatoire). Les indulgences nous permettent d’avoir des amis au Ciel, d’aider les âmes du Purgatoire à être libérées grâce à nos prières.

En cette Année St Joseph, les indulgences sont une actualité dans la vie du chrétien. L’église offre la possibilité de les obtenir pour soi ou pour une âme en souffrance au Purgatoire. Les fidèles qui ne profitent pas de ses indulgences que l’Église met à notre disposition est semblable à quelqu’une ou quelqu’un qui a sa disposition les moyens de guérir soi-même ou de guérir une âme du purgatoire mais qui n’en use pas malheureusement. Les indulgences que l’église nous propose, soyons en certains, sont des moyens efficaces pour soulager notre peine temporelle ou celle des âmes du Purgatoire ; Car celles-ci peuvent souffrir cruellement, plus que nous ne pourrions l’imaginer. Ces âmes du Purgatoire sont comme en hospitalisation. Les indulgences, les demandes de Messe pour les défunts dont l’âme séjourne encore au Purgatoire sont comme des ordonnances qui soulagent leur peine due au péché. La souffrance des âmes du Purgatoire se « soigne » par l’application des indulgences à leur intention ou par le suffrage de la prière des vivants pour les défunts.

Lorsque les âmes des défunts déjà en état de grâce sont en état de purification finale après la mort et avant l’entrée au ciel pour être en amitié avec Dieu, les indulgences leur permettent de bénéficier du nettoyage final de leur âme ; parfaitement purifié, pour s’entendre dire « C’est bien, serviteur bon et fidèle, (…) ; entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25, 23). Dit autrement ces indulgences restent des moyens de grâces efficaces pour libérer de façon totale et définitive un défunt de ses peines temporelles. Elles permettent aux âmes du purgatoire de bénéficier ou d’accéder de façon totale et définitive à la Miséricorde de Dieu. En conséquence, ne jamais prier pour les âmes du Purgatoire, devient une sorte de non-assistance spirituelle aux défunts en souffrance dans cette antichambre du Paradis ; usons alors de ces moyens que sont entre autres les indulgences pour soulager et éradiquer la peine des âmes du purgatoire.

Fort heureusement, l’église met à la disposition des croyants ces moyens de grâces pour eux-mêmes et pour venir en aide aux âmes des fidèles défunts qui sont au Purgatoire. Ne pas les invoquer pour les âmes des défunts qui sont encore au Purgatoire, revient à ralentir ou à retarder leur entrée au Paradis ; ce qui fait perdurer leur peine temporelle au Purgatoire.

Je termine en priant pour chacune et chacun de vous, par l’intercession de notre très sainte Mère, la Bienheureuse Vierge Marie et de St Joseph, « chef de la famille céleste de Nazareth ». Que le Seigneur, notre Dieu et Maître de Miséricorde de qui vient tout Don parfait soit toujours avec et vous tienne en sa bénédiction. Que l’Année St Joseph nous obtienne beaucoup de grâces. Par la divine Miséricorde que les âmes des fidèles défunts reposent en Paix éternelle et que la splendeur du Père transfigure leurs âmes au Nom du Père et du Fils et du St Esprit. Amen !

Abbé Robert DIONE, (pererobert16@gmail.com)

Curé de la Paroisse St Augustin de Goudiry

(Tambacounda / Sénégal)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *