Face à la montée de l’intolérance et de l’instrumentalisation ethnico-religieuse en Afrique subsaharienne, l’Union Régionale des Prêtres d’Afrique de l’Ouest (URPAO) appelle les prêtres catholiques à assumer pleinement leur « rôle prophétique » pour ramener la lumière dans leurs communautés.
C’est un véritable cri de cœur lancé par l’abbé Aloyse Sene, président de l’URPAO dans son discours, lors de la cérémonie d’ouverture du 10e congrès de l’organisation à Bissau : « Nos Églises, nos peuples, nos nations et nos sociétés ont urgemment et gravement besoin de nous Prêtres, Prophètes et Rois. »
Le thème du congrès, « Le rôle prophétique du prêtre catholique face à l’intolérance et à l’instrumentalisation ethnico-religieuse en Afrique subsaharienne », témoigne des défis majeurs auxquels sont confrontées les Églises et les sociétés de la sous-région.
Devant la complexité du phénomène d’intolérance et d’instrumentalisation ethnico-religieuse qui gangrène de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, l’URPAO appelle les prêtres catholiques à se réinventer en véritables guides spirituels et moraux de leurs communautés.
« La diffamation des religions et la rhétorique xénophobe sont largement utilisées pour orienter les débats socio-politiques, y compris dans les pays qui se disent démocratiques », a déploré l’abbé Sène, par ailleurs Président de l’Union du Clergé Sénégalais (UCS) devant une assistance composée de l’évêque de Bissau, des membres du gouvernement bissau-guinéen, de prêtres, de religieux et de laïcs venus de toute l’Afrique de l’Ouest.
Selon lui, cette « articulation complexe » entre intolérance, ethnicité et religion doit être analysée sous quatre angles différents : les approches historiques, les approches alarmistes et conflictualistes, les liens avec la démocratisation et la mondialisation, ainsi que l’intensification pendant les périodes de crise.
Dans ce contexte, l’URPAO entend promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel comme « moyen de promotion des droits de l’homme pour tous », tout en veillant à l’application des normes et instruments nationaux et internationaux.
« Nous devons faire avancer l’application des normes et instruments nationaux et internationaux, tout en tenant compte du contexte particulier de ‘paix froide’ entre religions et ethnies qui s’est instauré depuis le 11 septembre 2001 », a souligné le prêtre sénégalais, président de l’URPAO.
Alors que le congrès se tiendra jusqu’au 11 juin, les participants auront à cœur d’identifier des pistes concrètes pour permettre aux prêtres catholiques d’assumer pleinement leur « rôle prophétique » au service de la paix et de la réconciliation en Afrique subsaharienne.
Avec la montée des ténèbres de l’intolérance, l’URPAO appelle à faire renaître la lumière du Christ dans les communautés africaines, guidées par des prêtres qui seront de véritables prophètes et rois dans leurs Églises et leurs sociétés. En effet, comme l’a rappelé l’abbé Aloyse Sène, les prêtres doivent incarner le rôle de prophètes, non seulement pour guider les fidèles, mais aussi pour informer et former des responsables capables d’apprécier et de partager les richesses de la vie publique et privée au sein de l’Église.
Fidespost






Merci abbé Aloyse très pertinent et je pense que ça servir à notre continent mais aussi renforcer la cohésion sociale
Merci beaucoup abbé Aloyse SENE pour cette contribution de haute qualité.