« C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps » (Hébreux 10 :5), plaçant ici le corps comme l’offrande suprême que Dieu puisse donner à l’homme et vice-versa comme l’offrande absolue que l’homme puisse offrir à Dieu, comme le stipule St Paul : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Rm.12 :1) Toute la nouveauté et l’originalité du Christianisme repose sur ce principe fondamental : L’Incarnation.
Dieu a désormais un corps. Le corps n’est plus qu’une simple matérialité, mais une authentique réalité assumée par Dieu lui-même. Dans aucune autre religion, Dieu possède un corps, sauf le Dieu du christianisme. C’est en effet révélateur de la valeur que le corps a aux yeux de Dieu. Il n’est pas un simple objet, il est caractéristique de l’identité et de la dignité de ceux qui le possède puisqu’il est don suprême de Dieu. C’est pourquoi comme le professe le crédo catholique, l’homme ressuscitera corps et âme.
En effet, rien qui n’ai été assumé par la grâce de Dieu ne sera corrompu, nous dit la théologie catholique. Alors si même la mort ne peut corrompre nos corps, pourquoi donc l’homme se sent doté du pouvoir de le corrompre, de le mutiler, de le charcuter ? Quelle dignité humaine pour demain ? L’anthropocène, cette nouvelle ère où l’homme est désormais le grand héros, armés de ses redoutables connaissances et capacités de destruction et de transformations fait peur. Hélas, « le progrès des sciences, des techniques et des technologies, confère à l’Homme un grand pouvoir, non seulement sur le cosmos, mais sur l’Homme lui-même »[1]. En effet, « le Héro du changement de la nature, l’Homme, va-t-il lui-même changer de nature ? »[2] S’il est capable de changer de corps, parce que son corps ne lui plait pas, il faut s’attendre à un changement de nature parce que sa nature humaine finira par l’agacer.
La racine du péché, c’est d’abord et avant tout la rébellion contre le plan de Dieu. En refusant son corps comme don de Dieu, l’homme se rebelle contre Dieu et par conséquent pèche. Le transgenrisme est un péché. Et en aucun cas, le péché ne peut cohabiter avec la grâce. C’est donc pourquoi, il est difficile d’accepter le baptême pour les transgenres.
P. Donald ZAGORE, sma
[1] Lou BAMBA, « Quelle dignité dans les inégalité », in Propos pour une éthique de la paix, Abidjan, les éditions kamit, p.135
[2] Op. cit. p.136
