L’Assomption met en exergue l’étroite relation entre le Christ et sa Mère (Par Abbé Raphaël Faye)

La Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie tombe un Dimanche cette année. Le Dimanche comme jour de résurrection nous permet de comprendre la portée et le sens de cette solennité, qui célèbre la victoire de Marie sur la mort relative à celle de son Fils Jésus-Christ. En effet, c’est au cœur du mystère pascal du Christ qu’il faut relier toutes les fêtes et les solennités mariales, mais aussi la mémoire des saints et des martyrs. Le mystère pascal du Christ est le centre brulant de la Charité où tout est accompli.

Le mot Assomption révèle le caractère passif de l’élévation de la Vierge en corps et âme par Dieu dans la gloire du paradis. Contrairement à l’Ascension du Christ qui est un acte divin car lui étant Dieu, l’Assomption de la Vierge est une conséquence de l’amour de Dieu en elle.

Le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie au ciel a été défini par le Pape Pie XII dans la constitution apostolique « Munificentissimus Deus », le 1er Novembre 1950. Dans une union physique et morale la Vierge « l’auguste Mère de Dieu , unie de toute éternité  à Jésus-Christ d’une manière mystérieuse dans un seul et même décret de prédestination, immaculée dans sa conception, Vierge très pure dans sa divine maternité, compagne généreuse du divin rédempteur qui a remporté un triomphe total sur le péché et ses suites, a enfin obtenu, comme le couronnement suprême de ses privilèges, d’avoir été préservée de la corruption du tombeau et, comme son Fils, après avoir vaincu la mort, d’être élevée en corps et en âme à la gloire au plus haut des cieux, pour y resplendir comme une reine à la droite de son Fils, le roi immortel des siècles ( DZ 3902) ». La dogmatisation de l’Assomption ne repose pas sur une interprétation forcée d’un verset biblique, mais c’est toute l’Ecriture dans sa cohérence et son accomplissement en Christ qu’il est possible de comprendre et d’accueillir le dogme de l’Assomption. Mais nous pouvons trouver des textes bibliques qui amorcent le dogme.

Dans la tradition apostolique la plus ancienne le protévangile (Gn 3,15) constituait une base pour développe le thème de la nouvelle Eve en la personne de Marie. Marie combat Satan à coté du nouvel Adam Jésus-Christ son Fils qui remporte la victoire dans sa mort et sa résurrection. L’enseignement de Saint Paul en Rm 5-6 ; 1Co 15, 21-26 peut être mis en relation avec l’obéissance de Marie à coté du Christ contre la désobéissance d’Eve. Dans le texte de l’Apocalypse que nous entendrons à la messe (1ère lecture/Ap 11-12), la femme présentée est évidemment la Mère du Messie. Sans nier la référence à toute L’Eglise épouse de l’Agneau, nous voyons la référence à la Vierge à la fois douloureuse et glorieuse à coté du Christ, l’Agneau immolé et glorieux aussi (cf. Ap 5, 6-12 ; 13,8). La femme du Cantique des cantiques qui monte au désert pour recevoir le couronnement figure Marie qui monte au cieux (Ct 3,6). De même en Ct 6,10 la belle et resplendissante femme nous fait penser à la Vierge en Ap 12,1.

La référence christologique de l’Assomption nous permet de voir l’étroite relation entre le Christ et sa Mère. Marie a accueilli dans son sein le Verbe de Dieu. Par l’incarnation du Verbe, Marie est l’arche de Dieu, le lieu de la présence de Dieu. Il convient de penser selon une logique et une cohérence théologique que le corps qui a porté le Fils de Dieu devait être préservé de toute tache du péché et de ses conséquences. Cette vérité appelle celle de la non corruption de ce corps qui a donné au Christ son humanité Sainte. L’Immaculée de la Vierge Marie peut être considérée comme une préparation de son Assomption. Le Christ a entrainé derrière lui celle dont il a pris la chair. Marie l’Immaculée, la Vierge, la Mère de Dieu a subi la mort comme son Fils, mais elle ne l’a pas retenue dans ses liens. La personne de Marie dans l’unité de son corps et de son âme a connu la gloire de l’incorruptibilité (DZ 3903).

Frères et sœurs l’Assomption de Marie fortifie notre espérance. Notre profession de foi en la résurrection (Je crois à la résurrection de la chair) se fonde sur le Christ qui le premier est ressuscité, mais qui entraine derrière lui ceux et celles qui accueille le salut. C’est la vie de gloire qu’il nous promet. Dans une période pandémique marquée par l’épreuve de la mort, nous devons lever les yeux vers le Christ. Devant ceux qui ne croient pas en un au-delà et les situations de désespérance, tournons-nous avec confiance à la sollicitude maternelle de la Vierge pour apprendre la confiance en Dieu et le combat spirituel.

Dans une société où existent une négation de la bonté du corps et celle de son instrumentalisation, notre vocation à la vie nous convainc de participer à la valorisation et le respect du corps. Nous sommes les membres du Christ et temples de l’Esprit appelés à la résurrection avec notre corps (1Co 6, 12-20). Ce don du Christ en nous, nous avons la responsabilité de le partager dans la société pour le salut de tout homme et la préservation de la vie dans les institutions de la société.

Abbé Raphaël Faye

Paroisse Notre Dame des Victoires de Diourbel

Diocèse de Thiès

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *