Pour le Père Donald Zagoré, le retour annoncé de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, dans son pays dans les prochains jours est certes « un pas important mais pas un acte définitif de la réconciliation ». Au-delà de Gbagbo, il souhaite également le retour de tous les exilés politiques. L’enjeu, selon lui, est non seulement de « sortir des logiques de victoires et de défaites » mais aussi « l’union sacrée des fils et filles du pays, malgré les divergences politiques et même religieuses, pour la construction d’une nation solide et forte ».
La question du retour de Gbagbo est une bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire. Ce retour ne garantit certes pas que la réconciliation va suivre automatiquement mais il va fondamentalement contribuer à apaiser les cœurs et surtout à créer un climat propice à un dialogue politique franc. Il ne faut donc pas se leurrer : le retour de Gbagbo, loin d’être l’acte définitif de la réconciliation, est toutefois un pas important. Il était temps que les ivoiriens surpassent leurs rivalités et animosités pour faire prévaloir l’intérêt suprême de la nation.
Que Gbagbo ne rentre pas seul. Que tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire aujourd’hui en exil politique retrouvent le chemin de leur pays pour y prendre la place qui leur revient, pour jouer pleinement leur rôle dans ce processus de réconciliation. Personne ne peut prétendre bâtir un pays seul. C’est dans l’union sacrée des fils et filles du pays, malgré les divergences politiques et même religieuses, que se construit une nation solide et forte.
L’enjeu aujourd’hui est de sortir des logiques de victoires et de défaites. Dans une guerre, il n’y a jamais de vainqueurs, ni de vaincus. La triste réalité est qu’il y a des morts, des vies à jamais détruites quels que soit les camps en conflits.
La justice internationale s’est engagée à poursuivre son travail pour que toute la lumière soit faite sur cette crise de 2011 avec ses 3000 morts, qu’elle aille jusqu’au bout. Cela est certes nécessaire, mais il est encore plus nécessaire de travailler à inculquer à la classe politique ivoirienne l’amour des valeurs de justice, de vérité et de tolérance. Tant que la politique sous nos tropiques n’aura pas pour piliers la justice, la vérité et la tolérance, la violence et la guerre continueront à dicter leur loi.
P. Donald ZAGORE, sma
