A l’origine, la famille humaine n’est pas un groupe formé au hasard de la vie privée, c’est un ensemble organisé, une structure sociale complexe qui joue un rôle décisif. La famille fait partie de la cité, c’est la molécule par excellence de la communauté politique.
La famille est une institution fondamentale qui interagit avec les autres institutions (y compris l’État) et les personnes, non pas dans un rapport de forces, mais dans un esprit de collaboration. Aucune institution ne peut se substituer à la famille. Au contraire, la famille a besoin d’être soigneusement protégée car l’équilibre de la société dépend de sa santé.
Analysant les conséquences de la révolution industrielle, Marx fut le premier, a démontrer que l’essor du machinisme disloquait les relations familiales. Aujourd’hui, dans les sociétés occidentales, la valeur de la famille est une cause perdue. Au lieu de protéger la famille, l’État la nie de plus en plus et usant de es pouvoirs, au nom des théories illusoires de libertés absolues de la personne, favorise l’égoïsme individuel au détriment des valeurs intrinsèques du mariage, du couple, d’avoir des enfants…
Aux yeux de l’État, dans les sociétés hyper industrialisées, la personne n’est qu’un élément de production. Tant pis pour lui si le citoyen est par ailleurs père ou mère, s’il a des obligations familiales. C’est pourquoi, la génération actuelle a peur de faire des enfants. Il n’est pas surprenant que dans un pays comme l’Italie, même le taux de fécondité soit parmi les plus faible au monde.
Les
économistes ignorent volontairement les difficultés des mères qui
travaillent. Pourtant, ce n’est pas compliqué : un enfant mal
socialisé devient un mauvais adulte. Si le rôle maternel est
compromis, qu’en est-il de celui du père? Que pouvez-vous apprendre
à vos enfants, que pouvez-vous leur transmettre? Les pères sont
humiliés et n’ont pas de modèle à transmettre à leurs enfants.
Malgré la peur, la fatigue et les incertitudes en cette période du coronavirus, essayons de redécouvrir les beautés (même prier ensemble) de nos familles comme un bien pour tous, un don pour chacun de nous. Nous pourrons alors parler aisément de famille chrétienne, de nation-famille et nous nous sentirons réellement en famille dans chaque groupe ou communauté humaine où l’on s’aime.
Abbé Jean Paul Bindia
Diocèse de Tambacounda
